dimanche 28 octobre 2018

Merci pour tout Philippe Gildas



Ouais ? voulait rendre hommage à Philippe Gildas (1935-2018), grand monsieur de la télé, présentateur de la mythique émission TV Nulle Part Ailleurs qui a permis à une partie de l'équipe du blog de découvrir plein de bonnes choses durant son adolescence, que ce soit en littérature, humoristes, idées socio-politiques, cinéma ou bien évidemment musique avec les mythiques NPA Live dont voici une belle playlist :

vendredi 19 octobre 2018

Y'a plus de saison !

L’équipe de Ouais ? avait ressorti les parkas et les bonnets mais force est de constater que l’été dure. Et donc on a en tête ce slow de Joe Dassin, sorti en 1975. La carrière de Joe est alors au point mort. Lors d’une sauterie en Italie, il tombe sur le scopitone de la chanson Africa de Toto Cutugno. Il suffit d’un arrangement de cordes bien sucré, d'une trompette lancinante sur la fin et d'une voix travaillée au cigarillo pour que Joe atteigne la 11ème place des meilleures ventes en Turquie. De quoi filer des sueurs froides en allant chercher votre prochain complet mayonnaise ketchup aux Délices d’Istanbul.



Pour les puristes, ce titre a été repris plusieurs fois, notamment cette excellente version : 



Pour les encore plus puristes, la chanson aurait inspiré le nom d’un mythique groupe de punk hardcore DIY américain, Indian Summer, formation pionnière de l’emo des 90’s.

vendredi 12 octobre 2018

Conseil TV du dimanche : de la neige et des rastas

Ce dimanche 14 octobre, 6ter rediffuse un nanar classique des années 90 : Rasta Rockett (Cool runnings en VO), l’histoire improbable mais pourtant vraie de l’équipe de bobsleigh jamaïcaine, un pays qui ne voit pas beaucoup la neige mais qui participe quand même aux Jeux Olympiques d’hiver.


Outre le film gentillet made in Disney, ce qui a marqué les esprits à l’époque, c’est sa BO, comprenant notamment la star du ragga de l’époque Super Cat, la grande Diana King, les vétérans Wailing Souls et surtout Jimmy Cliff, avec l’un des tubes de l’été 94 : I can see clearly now .



Le saviez-vous ? Cette chanson est en fait une reprise de Johnny Nash, chanteur soul américain qui fût également un temps producteur de Bob Marley (pas sa meilleure période, on est d’accord) qui lui offrit une poignée de chansons (mais pas I can see clearly now). 


Sorti en 1972, I can see clearly now fût également chanté en 1977 par… Claude François, sous le titre Toi et le soleil (on notera au passage la qualité du traducteur). 


Concernant Jimmy Cliff, Rasta Rockett est loin d'être la première incursion de la star du reggae disco dans le cinéma. En effet, comment ne pas citer l'excellent film jamaïcain The Harder They Come (Tout, tout de suite en français) dans lequel il joue le rôle d'un petit malfrat de rude boy dans le Kingston musical des années 70 et pour lequel il a composé une superbe musique (bien éloignée des Reggae Night et autres Hakuna Matata qu'il fera par la suite).


Et surtout n'oublions pas le chef d'oeuvre de l'année 1990, le bien nommé Désigné pour mourir (Marked for death) dans lequel le grand Steven Seagal dézingue du dealer rasta/vaudou jamaïcain qui sème la pagaille dans son village d'enfance (le méchant jamaïcain semblait avoir remplacé le communiste soviétique dans les films d'action de cette période transitionnelle de l'Histoire du monde puisque dans Predator 2, Danny Glover affronte également des dealers rasta). Dans ce film, on peut apercevoir Seagal aller voir Jimmy Cliff en concert.




jeudi 11 octobre 2018

Rentrée Littéraire Round 2. Evasion, Benjamin Whitmer



Hiver 1968, dans le Colorado, douze prisonniers s’échappent du pénitencier de la petite ville d’Old Lonesome. Ils vont être abattus un à un, pourchassé par Jugg, le directeur intraitable de cette prison, bien décidé à faire un exemple.

Benjamin Whitmer, auteur de Pike et Cry Father, nous propose un scénario éculé au possible, où l’on se demande comment l’auteur va nous tenir en haleine pendant les 400 pages.

Et pourtant... On a eu tort. D’une, parce qu’on est chez Gallmeister, et que la maison d’édition spécialisée dans les grands espaces américains ne se trompe jamais dans ses choix éditoriaux. On retrouve dans Evasion la nature. Le blizzard tient une place importante dans le roman, où nos évadés vont se démener. Il y a bien sûr le décor : la montagne, les mobile-home crasseux où vivent les protagonistes du roman.

De deux, parce que c’est Benjamin Whitmer. Parce que cet auteur parvient à camper des personnages forts, que ce soit les journalistes qui couvrent l’évasion, le jeune Jim qui traque les évadés. Tous ont leur vie, difficile, chaotique. Et puis il y a la langue, magnifiquement traduite par Jacques Mailhos. Whitmer se situe à sa manière à la suite d’un Jim Thompson. Une langue crue, violente, mais qui ne s’interdit pas de transcrire la psychologie des personnages.

Evasion est une chasse à l’homme, un roman noir puissant, on n’en attendait pas moins de Benjamin Whitmer et des Editions Gallmeister. C’est un régal de lecture si vous éprouvez un penchant pour la littérature évoquant l’Amérique profonde.

Si ça vous a plu, on vous recommande Pete Dexter, Smith Henderson, Nic Pizzolatto, Larry Brown. Du Texas au Montana, des écrivains qui prouvent qu’on peut (bien) écrire sans avoir fait Normale Sup.

Si vous êtes vraiment mordu : un film à voir en sirotant une Coors.



Evasion / Benjamin Whitmer. - Gallmeister. 2018. Traduction de Jacques Mailhos. 448 p.