jeudi 11 octobre 2018

Rentrée Littéraire Round 2. Evasion, Benjamin Whitmer



Hiver 1968, dans le Colorado, douze prisonniers s’échappent du pénitencier de la petite ville d’Old Lonesome. Ils vont être abattus un à un, pourchassé par Jugg, le directeur intraitable de cette prison, bien décidé à faire un exemple.

Benjamin Whitmer, auteur de Pike et Cry Father, nous propose un scénario éculé au possible, où l’on se demande comment l’auteur va nous tenir en haleine pendant les 400 pages.

Et pourtant... On a eu tort. D’une, parce qu’on est chez Gallmeister, et que la maison d’édition spécialisée dans les grands espaces américains ne se trompe jamais dans ses choix éditoriaux. On retrouve dans Evasion la nature. Le blizzard tient une place importante dans le roman, où nos évadés vont se démener. Il y a bien sûr le décor : la montagne, les mobile-home crasseux où vivent les protagonistes du roman.

De deux, parce que c’est Benjamin Whitmer. Parce que cet auteur parvient à camper des personnages forts, que ce soit les journalistes qui couvrent l’évasion, le jeune Jim qui traque les évadés. Tous ont leur vie, difficile, chaotique. Et puis il y a la langue, magnifiquement traduite par Jacques Mailhos. Whitmer se situe à sa manière à la suite d’un Jim Thompson. Une langue crue, violente, mais qui ne s’interdit pas de transcrire la psychologie des personnages.

Evasion est une chasse à l’homme, un roman noir puissant, on n’en attendait pas moins de Benjamin Whitmer et des Editions Gallmeister. C’est un régal de lecture si vous éprouvez un penchant pour la littérature évoquant l’Amérique profonde.

Si ça vous a plu, on vous recommande Pete Dexter, Smith Henderson, Nic Pizzolatto, Larry Brown. Du Texas au Montana, des écrivains qui prouvent qu’on peut (bien) écrire sans avoir fait Normale Sup.

Si vous êtes vraiment mordu : un film à voir en sirotant une Coors.



Evasion / Benjamin Whitmer. - Gallmeister. 2018. Traduction de Jacques Mailhos. 448 p.

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