Evasion / Benjamin Whitmer
Benjamin Whitmer, auteur de Pike et Cry Father, nous propose
un scénario éculé au possible, où l’on se demande comment l’auteur va nous tenir
en haleine pendant les 400 pages.
Et pourtant... On a eu tort. D’une, parce qu’on est chez
Gallmeister, et que la maison d’édition spécialisée dans les grands espaces
américains ne se trompe jamais dans ses choix éditoriaux. On retrouve dans
Evasion la nature. Le blizzard tient une place importante dans le roman, où nos
évadés vont se démener. Il y a bien sûr le décor : la montagne,
les mobile-home crasseux où vivent les protagonistes du roman.
De deux, parce que c’est Benjamin Whitmer. Parce que cet
auteur parvient à camper des personnages forts, que ce soit les journalistes
qui couvrent l’évasion, le jeune Jim qui traque les évadés. Tous ont leur vie,
difficile, chaotique. Et puis il y a la langue, magnifiquement traduite par
Jacques Mailhos. Whitmer se situe à sa manière à la suite d’un Jim Thompson. Une
langue crue, violente, mais qui ne s’interdit pas de transcrire la psychologie
des personnages.
Evasion est une chasse à l’homme, un roman noir puissant, on
n’en attendait pas moins de Benjamin Whitmer et des Editions Gallmeister. C’est
un régal de lecture si vous éprouvez un penchant pour la littérature évoquant
l’Amérique profonde.
Si ça vous a plu, on vous recommande Pete Dexter, Smith Henderson, Nic Pizzolatto, Larry Brown. Du Texas au Montana, des écrivains qui
prouvent qu’on peut (bien) écrire sans avoir fait Normale Sup.
Si vous êtes vraiment mordu : un film à voir en sirotant une Coors.
Si vous êtes vraiment mordu : un film à voir en sirotant une Coors.
Evasion / Benjamin Whitmer. - Gallmeister. 2018. Traduction de Jacques Mailhos. 448 p.
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