jeudi 21 juin 2018

Heb Frueman, les rois du hardcore meldois



Années 90 : un petit groupe underground du nom de Nirvana prend tout le monde par surprise en devenant LE groupe de rock de la décennie. Au delà du succès du trio de Seattle, c'est tout un pan des musiques alternatives qui se voit propulser sous les feux des projecteurs, du rock indé à la Pixies/Pavement/Sebadoh au folk lo-fi de Daniel Johnston sans oublier la noise (Sonic Youth, Jesus Lizard, Butthole Surfers) ou le grunge (Melvins, Mudhoney). L'un des styles à avoir profité de cette lumière est le hardcore, version US du punk rock qui, s'il existe depuis le début des 80's, s'installe durablement dans les 90's et ce, sous plusieurs aspects : dans sa forme brute avec les groupes new-yorkais qui commencent à intégrer des influences metal (Madball, Sick of It All, Biohazard), son alter ego mélodique d’influence californienne (Bad Religion, Burning Heads), ses dérives bruitistes (Portobello Bones, Condense, Unsane) ou émotionnelles (Fugazi, Vanilla)...


Pourtant, dans un petit village gaulois du nom de Meaux, un groupe pratiquait un hardcore anachronique qui se foutait complètement des années 90 pour se concentrer sur le son des pionniers des années 80. Formé en 1996, Heb Frueman (en référence au film Ferris Bueller, le fameux industriel de la saucisse de Chicago), commence à faire parler de lui en proposant un hardcore old school sec et rapide lorgnant vers les Beastie Boys (quand ces derniers faisaient du punk hardcore), les méconnus Dead Fuckin' Last ou les incontournables Minor Threat (dont ils reprenaient le Screaming at a wall), pour des morceaux fun dépassant rarement la minute. 




En 2016, le label rennais Poch Records sort en vinyle A year and a half of high altitude velocity, une anthologie de ce groupe qui a marqué les esprits de ceux qui l'ont vu à l'époque sur scène. Ce LP rassemble quasiment tous les morceaux qu’ils ont enregistrés durant leur brève existence (1996-1998), sortis à l’époque sur une démo K7 (qui sera dispatchée sur plusieurs compilations), sur un vinyl 7’’ s’arrachant à prix d’or sur Discogs et sur un split CD avec les hollandais de NRA. Si on peut regretter l’absence de leur reprise poppy du Waiting Room de Fugazi ainsi que de quelques délires hip hop foutraques présents sur le split avec NRA, cette anthologie dresse enfin un historique de l’un des meilleurs groupes punk hardcore français. Si le groupe n’existe plus depuis près de 20 ans, il faut savoir que Tit, le batteur, joue maintenant dans Blazcooky et Danforth tandis que Mehdi, le chanteur, s’apprête à sortir un disque de musique électronique sous le nom de DVNO (après avoir monté Scenario Rock en compagnie du bassiste de Heb Frueman et du grand DJ Pone de Svinkels/Birdy Nam Nam).


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